Anne

À Propos

C’est un après-midi comme les autres. La lumière du jour traverse la fenêtre et illumine ses cheveux auburn. Elle peint. Un visage invitant, un sourire rêveur mais déterminé. Elle peint. Elle sélectionne les couleurs et le tableau prend forme. Je remarque à quel point son admiration pour la Corée et son amour pour son fils se manifestent à travers son art. Je regarde la toile, et je peux voir exactement qui est cette femme. En voyant qu’elle peint plutôt au bas de la toile, je lui demande pourquoi. Elle me dit que c’est là que débute l’histoire.

Je réfléchis au choix des couleurs. Je regarde la table de travail sur laquelle les autres toiles sont étendues de façon minutieuse et je remarque que son art donne cette sensation de bien-être que l’on ressent lorsqu’on est avec elle. Ça me fait sourire. J’analyse la complexité de ses toiles. Il y a une quantité impressionnante de caractères, de formes, d’ombrages, mais tout se marie dans une harmonie parfaite. On discute art, politique, religion, vie…

Nous discutons de notre plus récent voyage à New York. Pendant la pause, nous marchons vers une galerie du boulevard Saint-Laurent. Elle me montre une pièce qui lui rappelle une sculpture signée Louise Nevelson que nous avons vue au Storm King Art Center lors d’un de nos voyages. Des formes et des couleurs similaires, mais un message complètement différent. On discute rapidement de notre fascination pour Nevelson et d’une installation extérieure par Maya Lin.

Nous nous dirigeons vers le studio sous les lueurs du soir et sous un vent plus froid. Je m’installe dans ma chaise pendant qu’elle prépare sa toile. J’observe cette femme fascinante, mon mentor et amie, peindre une figure. Je lui demande ce qu’elle voit. Elle me raconte une histoire, et pour un moment, je me laisse emporter dans cet univers qu’est sa toile. Je ne veux pas partir. Il se fait tard. Elle me demande si je dois partir. Je lui dis que je vais rester un moment…

– Alina Makoyeva